LE CRÉOLE CE GÉNIE QUI S'IGNORE
À la question: quelle est l’unique chaîne qui entrave la destinée de la femme et de l’homme Noires ?
Une seule réponse s’impose; LE CRÉOLE.
Au risque d’en déplaire à plus d’un, depuis la dite l’abolition de l’esclavage, l’oppresseur n’est plus le seul vecteur de notre déchéance. Le « créole » y tient malheureusement le rôle principal. Il joue non seulement contre son propre camp, mais toujours pour les seuls intérêts de son maître, notre ennemi commun. Comment s’y prend-il ? Ou en d’autres termes, comment l’aliénation le rend-il insensible, aux injustices qui frappent si violemment lui et son peuple, depuis tant de siècles ?
C’est ce que nous allons tenter de défricher, dans ce nouvel article intitulé: Qu’est-ce qui fait de moi un-e créole ?
C'EST QUOI UN-E CRÉOLE ?
Le conditionnement et la division, appliqués durant l’esclavage, ont fini par lui inoculer le virus de l’aliénation. C’est ainsi que celles et ceux qui n’avaient pas réussi à fuir la plantation, allaient devenir inconsciemment, les « nouveaux créoles », automates prêts à l’emploi.
Chemin faisant, la violence physique qui rythmait le quotidien de la plantation, à laissé place à de puissantes chaines mentales. Des chaînes capables de tenir la victime en laisse, mais sans laisse, car devenues invisibles. Permettant ainsi à la colonisation de se pérenniser sous d’autres formes, jusqu’à nos jours.
LE CRÉOLE GUYANAIS
Avec ses partis politiques et ses candidats électrons libres, à chaque fois que l’occasion fait le larron. Le créole avec grand panache et gesticulations, ne manque jamais de se mettre en scène. Bourreau et victime de sa propre servitude, la marionnette créole continue d’être une distraction pour son maître, comme naguère dans la plantation.
Mais aussi et malheureusement au grand dam des peuples assujettis à la même problématique historico-géographique de subordination coloniale.
LE CRÉOLE UN MODÈLE ÉCONOMIQUE
Dans pratiquement toutes les anciennes colonies françaises et celles toujours sous domination, il y a des créoles. Car à peu de chose près, ils ont subit la même colonisation physique, mentale et spirituelle, durant des générations et des générations. Aussi le créole par excellence: singe le modèle économique de son maître et pratique des croyances étrangères à sa spiritualité originelle. Si bien qu’il nomme toujours le pays de son maître, « sa métropole ». Le créole est la version re-conditionnée de l’esclave de la plantation. Aliéné, pour servir le modèle économique de la version capitaliste du colonialisme. Ainsi sous ce label, tout devient « créolisable » à souhait et aussi matière exotique à exploiter.
LE CRÉOLE AFRICAIN
C’est ainsi que la très grande majorité des soeurs et frères africaines et africains, pour ne parler que de la zone francophone, sont des créoles qui s’ignorent. Car le partage de l’Afrique par les européens, à la conférence de Berlin, n’était que la parfaite continuité de la colonisation pratiquée dans les Amériques. Issue du système carcéral à ciel ouvert évolutif qu’impose la colonisation. Pour que l’E.N.C (Esclave Naturel Colonisé), c’est-à-dire le cobaye qui sommeil en nous, demeure hors de portée de tout sursaut révolutionnaire qui mettrait en péril le maître et son système.
LE CRÉOLE DE SUBSTITUTION
À l’effigie de schoelcher exhibant; tel le héro du jour, « son Nègre enfin libre ». Comme l’arbitre brandissant sur le ring, le point du vainqueur d’un match de box truqué. En lieu et place de son maître, l’esclave n’est ni plus ni moins que le parfait créole de substitution. Arborant les mimiques de son maître, dans un mimétisme aux allures carnavalesque, ou Nègre contre Nègre, nous nous entre déchirons à qui du meilleur petit nègre malsain ou de Vaval héritera des laisses du pouvoir blanc.
SANS NOM, SANS TERRE NI COMUNAUTÉ
Le mot créole et son cortège d’aliénation est le vestige le plus marquant que le maître ait légué à son esclave. Par cette marque indélébile, cette chaîne gravée dans son nom d’emprunt et dans celui qui définie sa communauté, l’esclave de cette plantation autrement physique que mentale, cultive en lui l’héritage de ce passé funeste. Un passé qui continue de le hanter quand il doit définir sa place dans cette communauté de destin… Aussi c’est en devenant kamite, que le créole marque sa rupture totale, tant normative que sociale, avec ce système. En changeant son nom d’emprunt et celui qui définie son ancienne appartenance, il rompt définitivement les chaînes mentales qui le retenaient jusqu’alors à ce passé. Et en se re-connectant au culte de ses ancêtres, le Kamit accompli, ne craint plus de traverser la vallée de l’ombre.
CRÉOLE OU VIRILITÉ
Ce nègre en lutte perpétuelle pour échapper, aux fournaises de l’esclavage, s’est vu reconverti, sans transition, ni réparation aucune, en chose libre et sujet colonial de troisième zone (un citoirien). Lui coupant ainsi brutalement, l’herbe de la liberté, sous les pieds. Avant même qu’il n’est pu se soustraire de sa condition d’être déchu de son humanité. Il perdait l’attribut suprême que sa liberté acquise par sa propre virilité. Non pas au sens physique du mot, mais de la plantation implantée directement dans la tête du nègre. De sorte que le système esclavagiste, jadis si violente et inhumaine, devienne en apparence plus douce et vertueuse. Du même coup plus insidieux et donc plus difficile à démasquer, derrière ses frontières toujours plus bestiales et macabres.
LE CRÉOLE CE BOULET QUI S'IGNORE
Ce génie qui s’ignore, est bel et bien le réel boulet qui nous tire inéluctablement vers le fond. Parce qu’il refuse de se remettre en question physiquement, mentalement et spirituellement. Car incapable de briser les chaînes de son aliénation morbide, pour accéder au plein potentiel de son génie natif. Alors, il essaie vainement de détourner ceux du maître, dans un jeu de groupies politiques en costards cravates perdu d’avance. Le créole est le vecteur principale du jeu colonialiste qui fausse toutes chances de progrès définitif d’accéder à notre souveraineté.
DE PATCHWORK À PAGNE ROYAL
Tant que ce patchwork sera cousu de fil blanc, il n’y aura point d’Afrique ne de Guyane… Aucune terre où nos enfants et leurs descendants pourront réellement s’y épanouir.
Aussi, la chose coloniale perdure et prospère, non pas parce que le maître le veut, mais parce que l’aliénation nous courbe l’échine. Et c’est là la plus grande peur de ceux qui orchestrent ce système. La peur que nous rompions définitivement, cette chaîne mentale qui nous assujettis à l’acceptation de l’inacceptable.
CONCLUSION
Il n’existe pas de « blancs » sur terre, pas plus qu’il n’existe de « créoles d’ascendance africaine »: seulement des aliénés assujettis à l’idéologie blanche et sa suprématie.
Kem Fari
Maître Forgeron
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